LE SANG DES MENSTRUATIONS PEUT CICATRISER LES PLAIES !
- Julie Bonnemoy
- 13 mai
- 4 min de lecture
Le sang des menstruations n'est pas du sang normal, il est constitué du tissu de l'endomètre, d'une capacité unique qu’a le corps féminin à se reproduire, à se régénérer. Les menstruations enclenchent un processus de cicatrisation sans cicatrice dans le vagin lorsque le sang de l’endomètre est expulsé, c’est du jamais vu dans le corps humain.
Pourtant, « C’est surement la ressource la plus sous-estimée en matière de santé des femmes », s’étonne Sara Naceri, médecin généralise, dans le documentaire
Car oui, cela ne fait que trop peu d'années que les chercheu.ses.rs s'y intéressent, l'ayant dédaigné comme c’est souvent le cas dès qu’il s’agit de recherches en lien avec le corps féminin. Pour information, en 2010, 15 000 études étaient consacrées au sperme contre 400 sur le sang menstruel. Aussi serait-ce utile de rappeler que ce qui est acquis par la médecine n'est jamais une vérité absolue, ni une finalité.
Dans une expérience éloquente, il est montré que le sang menstruel a servi à cicatriser 100 % de blessures sur des couches de peau humaine en 24 heures contre seulement 40% avec du sang « normal » issu des veines.
Ces résultats interrogent sur la possibilité de s'en servir sur des grand.e.s brûlé.e.s ou des personnes diabétiques. Les cellules souches qu’il contient pourraient servir à guérir la sclérose en plaques et l'arthrose d’après ces récentes études.
D'après ces premières expérimentations, diagnostiquer l'endométriose pourrait se faire plus simplement en prélevant des cellules de sang menstruel avec la première culotte menstruelle designée et destinée au diagnostic.
Cela raccourcirait considérablement le temps de diagnostic actuel qui avoisine encore les 7 années de parcours laborieux pour les femmes avant de mettre un nom sur leurs symptômes et les différentes interventions à subir.
Se faire un masque avec son propre sang n'est donc pas une lubie de sorcière mais un véritable soin que nous pouvons nous offrir pour cicatriser les plaies du visage, de l’acné ou autres blessures.
Garder son sang précieusement et non pas s’en défaire honteusement pourrait devenir une nouvelle norme !
Alors que la moitié de l'humanité a ses règles chaque mois la science étant gouvernée par les hommes qui n'ont pas pensé à étudier ce liquide, qu'ils ont même rendu responsable de l'hystérie des femmes.
L'utérus étant associé étymologiquement à l'hystérie et la période des règles à un moment « débilitant » pour la femme (je cite). Car depuis des centaines d'années on nous a fait croire que le sang menstruel était toxique et avait le pouvoir de faire tourner le lait ou de saccager des récoltes. La thèse de la toxine est scientifiquement réfuté en 1958. Ces mythes ont servi à éloigner les femmes des temples, des instances de pouvoir, elles sont montrées comme sales, hystériques ou impures.
La science se trompe, ça arrive, cela fait partie de l’évolution mais ce n’est pas parce qu’elle ne s’intéresse pas à quelque chose que ce quelque chose n’a pas d’intérêt.
On peut se rappeler que les fascias qui ont subi le même dédain jusqu'à il y a encore très peu de temps… !
Les scientifiques pensaient cette plèvre comme un vulgaire déchet sans intérêt alors que c’est le plus grand tissu sensoriel de notre corps et qu’il relie toutes les couches de notre biologie intérieure, qui nourrit et informe nos tendons, nos muscles, nos organes...
Encore aujourd'hui, avoir honte d’avoir ses règles et de son propre sang, participe à la stigmatisation qu'une partie de la société impose à l'autre.
Nous n'avons plus à être stigmatisée, écarté de lieux publics, de sports, de métiers, de temples parce que nous avons nos règles.
En revanche, à mon sens, nous devrions profiter de ce temps de jachère qu’il nous propose pour nous recentrer, prendre soin de nous, prendre un temps de retrait pour visualiser ce que nous souhaitons et voulons manifester, l’utiliser comme engrais, comme cicatriser.
Je rêve d’un monde où la société prendrait soin des personnes qui ont leurs menstruations, leurs lunes comme j’aime à les appeler, et où il y aurait des espaces dédiés à ces temps de repos, de repli sur soi sans culpabilité ni honte. Où l’idée ne serait pas de les faire disparaître ou de les cacher mais au contraire, un espace où elles soient honorées et peut-être qu’elle pourront servir la science et être utilisées pour prendre soin d’autres personnes.
Ce sang est la preuve concrète de notre puissance à créer la vie si nous le souhaitons et pas que...!
Et même si je ne suis pas aussi extrémiste que l’universitaire féministe Germaine Greer qui disait: "Si vous pensez que vous êtes libérée, vous devriez considérer l’idée de goûter votre propre sang menstruel. Si cela vous rend malade, vous avez encore beaucoup de chemin à faire" ; je nous invite hommes et femmes à en faire l’expérience !
Je vous partage ce fabuleux documentaire dont je suis si heureuse qu'elle ouvre enfin de nouvelles perspectives dans des médias mainstream comme Arte.
A nous de partager ses avancées pour que la science et les financeurs s'attardent un peu plus sur ce précieux sang de vie et de mort.
Et surtout à diffuser ces informations précieuses autour de nous!
With Love,
Julie
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